La dépression en neuf points ?

La depression en 9 points

  1. Qui peut être atteint de dépression ?

La dépression est l’une des maladies les plus fréquentes. Selon la plupart des Études internationales, le risque de souffrir au cours de sa vie de dépression serait situé entre 10 et 17%. Nul n’en n’est à  l’abri, bien qu’une bonne hygiène de vie mentale puisse en Être un rempart.

Statistiquement on dénombre plus de femmes atteintes que d’hommes, (2 femmes pour 1 homme) et davantage d’adultes dont la tranche d’ge est située entre 25 et 35 ans. Rappelons toutefois, que ceux-ci ne sont que des statistiques, par conséquent la dépression n’Épargne aucun ge et aucune catégorie sociale.  Selon l’Organisation Mondiale de la santé, la dépression sera en 2020 la maladie la plus répandue des pays industrialisés.

  1. La dépression est-elle facilement identifiable ?

Pas vraiment ! Le sujet qui en est atteint pas plus que l’entourage ne s’en rendent pas vraiment compte. L’insidiosité de cette maladie, fait qu’on subordonne la dépression à la présence des larmes, ou la présence d’idées suicidaires. Autrement dit, le signe qui fait dire aux gens qu’il y a une dépression est la manifestation de pleurs, ou encore l’expression d’idées suicidaires or il n’en est rien. La situation clinique ne répond pas toujours à cette distorsion. La dépression s’accompagne bien souvent de plaintes comme des troubles du sommeil, de la mémoire, de la concentration, une fatigue intense le matin, une lenteur psychomotrice, un manque d’appétit ou encore des problèmes de poids, un manque d’entrain, des idées négatives…

Tous les cas de dépression ne sont pas imputables à un deuil (ce qui est le cliché) ou à   un Échec comme notamment la perte d’emploi, un divorce. Bien au contraire, la dépression est ordinairement la conséquence d’une succession de stress, de difficultés relationnelles, professionnelles ou encore de santé qui rendent l’individu plus sensible, plus fragile et plus enclin à une perte de l’Énergie psychique. Enfin, notez que la dépression Également peut apparaître en l’absence d’un facteur déterminant.

  1. La dépression est-elle due à un manque de courage ?

Le diagnostic d’une dépression s’Élabore à  partir de symptômes persistants ou s’Étalant dans la durée.  Si un manque d’entrain, un découragement, un manque d’intérêt ou de plaisir dans les activités quotidiennes sont constatés accompagnés de trouble dans la sphère biologique tels que les troubles du sommeil, des difficultés à se lever le matin, une inappétence, des troubles de la concentration, une perte de poids ou une prise de poids, une lenteur psychomotrice, ce, sur une durée d’environ 15 jours. Il y a de fortes probabilités pour qu’une dépression soit diagnostiquée.

  1. Quand faut-il en parler à  son médecin généraliste ?

Dès que l’on est confronté à  ce type de problème et que l’on souhaite en parler. Une fatigue intense, pleurer sans raison, un sentiment d’Égarement, des idées suicidaires mais Également des troubles du sommeil, des réveils précoces sans pouvoir se rendormir facilement, une perte de poids ou au contraire une prise de poids sans raison apparente, la mémoire qui flanche, des troubles de la concentration, un manque d’Énergie et de tonus, €¦ sont tous des éléments et plaintes qui seront passés en revue avec le médecin et pour lesquels il vous aidera.

De telles plaintes ne doivent pas Être traitées isolément et le médecin adaptera le traitement au cas par cas après une discussion avec vous. Il ne faut pas avoir peur de consulter ni attendre trop longtemps avant de le faire car un traitement démarré très tôt portera très rapidement ses fruits. Des vitamines, des tranquillisants, des oligo-éléments ou encore des somnifères seront Également prescrits en complément d’antidépresseurs et ce, pour traiter certains symptômes isolés.

  1. Faut-il choisir entre psychothérapie et antidépresseurs ?

Certainement pas ! Il est vivement recommandé d’entreprendre une psychothérapie de concert avec la consommation d’antidépresseurs (si ceux-ci ont été recommandés). Il faut noter qu’un traitement médicamenteux ne commencera à  démontrer ces effets qu’après 2 À  6 semaines, d’où¹ la nécessité d’entamer parallèlement une psychothérapie

Le médecin expliquera généralement au patient et à sa famille ce qu’est la dépression et comment il faut la traiter. La guérison vient du patient lui-même mais aussi de son entourage. Au niveau psychologique, il sera très important de découvrir et d’analyser les facteurs qui ont conduit à cet État dépressif. Ceci ne peut se faire qu’à l’aide de l’accompagnement d’un psychothérapeute.

  1. Qu’est-ce qu’un antidépresseur ? Y-a-t-il un risque addictif ?

Un antidépresseur ne doit pas Être assimilé À  de la drogue même s’il est souvent pointé du doigt. Contrairement aux somnifères ou benzodiazépines (tranquillisants), on n’enregistre souvent chez la plupart des antidépresseurs aucun effet de dépendance ou d’accoutumance. Néanmoins, afin d’Éviter certains effets secondaires, il est toujours conseillé de diminuer progressivement le traitement et non de l’arrêter d’un coup.

Les antidépresseurs n’entraînent aucun changement de la personnalité et n’occasionnent généralement pas d’agressivité ou d’actes de violence. Pourtant, il ne s’agit pas de médicaments inoffensifs. Leur utilisation nécessite un suivi médical rigoureux.

Qu’est-ce qu’un antidépresseur ?

L’antidépresseur est un médicament qui a vocation à soulager et non soigner les symptômes de la dépression. Mis au point dans les années 50 il est depuis prescrit régulièrement. Il existe sur le marché une variété d’antidépresseurs groupées en quatre familles principales :

  • Les Tricycliques
  • Les IMO (Inhibiteurs de la monoamine oxidase)
  • Les ISRS ( Inhibiteurs selectifs de la recapture de la sérotonine)
  • IRSN (Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline)

Quelles sont leur méthode d’action ?

Nous pensons que les antidépresseurs ont un effet accélérateur sur l’activité de certaines substances chimiques présentes dans notre cerveau : les neurotransmetteurs qui relaient des signaux d’une cellule à  une autre. Il est probable que la sérotonine et la noradrénaline sont les produits chimiques les plus impliqués dans la dépression.

Sont-ils efficaces ?

Après trois mois de traitement, la proportion de personnes souffrant de dépression et ayant présenté une amélioration est la suivante :

  • 50% à  65% de ceux qui ont consommés des antidépresseurs ont constaté une amélioration
  • 25% à  30% ayant reçu un comprimé inactif ou placebo ont Également constaté une amélioration

On peut s’avérer surpris par l’effet important placebo. Néanmoins, cela ne diminue en rien l’effet réel du vrai médicament.

  1. Peut-on cesser le traitement aussitôt une amélioration constatée ?

Formellement déconseillé ! L’action d’un antidépresseur n’est pas immédiate comme nous l’avons dit plus haut. Quelques semaines sont nécessaires.  Dès les premiers jours de traitement, on constatera des effets secondaires importants voire invalidants qui parfois donnent envie au patient de tout arrêter : nausées, vomissements, maux de tête, vertiges, irritabilité, nervosité, transpiration excessive€¦Ces effets secondaires disparaîtront généralement après une dizaine de jours.

Les premiers effets positifs ne se feront ressentir qu’après 3 semaines de traitement. Il ne faut absolument pas arrêter le traitement dès que l’on remarque une amélioration de son État. Toutes les Études scientifiques internationales attestent qu’un traitement doit impérativement Être poursuivi durant 5 à  6 mois et ce, afin de rétablir tous les troubles dont souffre l’organisme. C’est pourquoi toutes les directives scientifiques internationales en la matière préconisent au moins un traitement de 6 mois.

Et que se passe-t-il après la rémission clinique ? Rien si le patient ne rechute pas. Par contre, s’il s’agit d’un patient qui souffre de récidives fréquentes, le traitement par antidépresseurs sera d’une durée de 2 ans ! Il n’est d’ailleurs pas exclu que certains patients soient sous antidépresseurs à  vie. Il convient de consulter un avis médical.

  1. Peut-on s’en sortir seul ou doit-on systématiquement recourir à  l’aide d’un praticien ?

L’impact de la dépression sur le patient mais aussi sur l’entourage peut être important. Le partenaire, la famille ne comprennent souvent pas ce qui cloche. Pourquoi cette indifférence ? Pourquoi cette apathie ? Pourquoi ces larmes ? Pourquoi cette fatigue constante sans rien faire ? Cela peut conduire à des reproches de l’entourage. Le dépressif ressentira encore davantage les symptômes de culpabilité, d’inutilité, de dépréciation qu’il Éprouve déjà en suffisance.

Il devra aussi faire face à  la longue à  une culpabilité de l’entourage qui se demande ce qu’il a bien pu faire de mal pour susciter de telles réactions négatives, un tel dédain voire une telle apathie. Il est donc important que le patient consulte de concert avec son entourage, qu’ils prennent ensemble conscience que le patient souffre de dépression, qu’il s’agit d’une maladie qu’il faut traiter correctement et non d’une crise familiale à résoudre. Rien de pire que les malentendus. Lors des moments pénibles qui coïncident avec les premières semaines du traitement, l’entourage sera capital pour le dépressif.

  1. Faut-il forcer le dépressif à bouger ?

Il est totalement inutile de continuer de secouer un dépressif qui n’Éprouve aucune envie. Pas plus qu’il ne convient de le conduire chez le rabbin, le curé, ou encore l’imam. Pas plus qu’il ne convient de convaincre le sujet à se pencher sur ses manquements religieux et envisager un repentir. Car c’est fréquemment le cas et l’individu fini par non seulement aggravé son cas mais influencer en même temps l’entourage. Le sujet qui est affecté par les symptômes décrits ci-dessus se doit, accompagné de son entourage de consulter un praticien pour envisager une thérapie qui le conduira vers une guérison. On ne peut forcer quelqu’un à guérir mais on peut l’inciter à se soigner. Cela ne pourrait qu’accentuer le sentiment que les dépressifs ont déjà d’être incompris. Au début du traitement, il est recommandé d’entourer le dépressif sans pour autant l’asphyxier par une présence forcée. Lui parler s’il le souhaite et l’inviter progressivement à participer à des activités de détente, des loisirs. L’impliquer au fur et à mesure dans des tâches quotidiennes de la vie. S’il travaille, un congé maladie sera bénéfique car un dépressif est souvent inefficace et travailler peut s’avérer risqué pour lui.

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