L’amour comme l’histoire d’un 2

La question de l’amour s’annonce sous l’angle d’un clivage entre deux mondes, deux entités aux subjectivités infinies. La première incarnation émane de la différence sexuelle, bien qu’elle fasse défaut dans l’union homosexuelle, l’expérience de l’amour suggère que deux figures animées par des représentations différentes entrent en collision.

L’amour est une entrée en scène de deux êtres que nombre de choses opposent, ainsi la séparation constituera le prélude à l’union. C’est donc l’histoire d’un deux, qui dans sa genèse va expérimenter le monde de façon inédite et nouvelle, ce au-delà des contingences et des hasards. L’amour en tant qu’il est une expérience de vie en commun, entrainé dans les vicissitudes de l’existence, s’introduit par la voie d’un croisement des chemins que seul le hasard en tant qu’il est une combinaison accidentelle des phénomènes ait pu orchestrer. Nous sommes aux antipodes des rencontres agencées au critère près, promus par les sites de rencontres.

Les exemples littéraires et artistiques cinématographiques regorgent de ces illustrations mettant en scène l’improbable qu’est cette magie de la rencontre entre deux, dans un espace à l’intérieur duquel, aucun des dieux les plus antagonistes n’iraient se confronter, et qui pourtant verront deux êtres se télescoper par aléa pour s’unir.

Cette rencontre entre deux, comme préliminaire à l’amour incarne le face à face des opposés et qui dans un laps de temps s’uniront pour confronter leurs oppositions. C’est en ce sens que l’amour demeure une expérience de l’altérité qui se configurera autour d’une construction à deux, chacun apportant sa pierre à l’édifice commun.

Aimer l’autre revient aussi à jouer la scène des antinomies sur le théâtre de l’alliance. Celui sur lequel les 2, par l’intensité de la rencontre, vont fusionner pour tendre vers l’un. Cette conception fusionnelle ne trouve de pérennité qu’au travers une construction laquelle vise à unir deux mondes hétérogènes dont il émanera un monde qui leur est propre. La naissance d’un enfant en est un exemple parmi d’autre, puisqu’il est un engendrement de cette construction.

La rencontre en tant que telle, n’est qu’un événement fortuit qui n’a de réalité que dans ses enchainements protéiformes que sont les expériences qui en suivront dans le monde réel. Ce sont elles et non la rencontre elle-même qui sont prépondérants car elles favorisent la réalisation de soi non cette fois individuellement mais collectivement à deux. L’un et l’autre sont incorporés à cet unique sujet, celui de l’amour qui traite le déploiement du monde à travers le spectre des dissemblances et par lesquels adviendra la possibilité d’assister à la naissance d’un monde pouvant prendre l’allure d’un projet multiforme.

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