La vie n’est pas juste !

La vie n’est pas juste ! Voilà une  croyance à partir de laquelle nous avons été sevrés depuis notre tendre enfance. Mais à propos, où a-t-il été écrit que la vie avait ou a vocation à être juste ?  Il semble que si ce fut un jour le cas, on en a totalement perdu la trace. Et si ça n’était pas le cas ? Faudrait-il se rabattre sur une croyance archétypale, ancrée dans chaque individu et dont il se sert allègrement, toutes les fois qu’il se sent malmené par un déboire, et répondons en guise de consolation : Ah ! La vie n’est pas juste ! C’était un peu comme si nous le redécouvrions en chaque circonstance douloureuse ! Est-ce de la naïveté ou du refoulement ?

Chaque fois que quelque chose arrive et contredit nos attentes, nous ne l’apprécions pas, car c’est le principe même de réalité que nous subissons et qui de nombreuses fois, nous frustre. L’humain quel que soit son âge, aspire à vouloir demeurer dans le principe de plaisir, c’est à dire au paradis.

Nombre de parents s’obstinent à exiger de leurs enfants toutes sortes de performances, à commencer par celles qui sont d’ordre scolaires. Ils obligent leurs enfants à lire, à faire leurs devoirs de nombreuses heures durant, alors qu’eux-mêmes ne sont dans les faits nullement à la hauteur. Ces mêmes parents, assis aux côtés de leurs enfants pendant les devoirs, finissent les premiers par jeter l’éponge, ces mêmes parents tant scrupuleux et exigeants sur la lecture de livres, ne sont pas non plus capables d’en faire autant. Eh oui, parce que les choses les plus intéressantes ne sont pas nécessairement les plus faciles à réaliser et quand on est parent on a tendance à l’oublier pour ses enfants.

Adulte comme enfant, savourent le plaisir de regarder la télé, de jouer à la ‘’Wii’’, ou d’aller faire du shoping mais à un instant donné l’heure sonne et il faut renoncer au plaisir pour revenir aux obligations inhérentes de la réalité.  Si ceci est vrai pour les enfants, ça l’est d’autant plus pour les parents, les adultes. Alors que ces adultes rompent avec l’effort aussi vite que ne le fairaient leurs enfants, alors qu’ils présentent une intransigeance vis-à-vis d’eux, ils finissent par manquer de congruence en faisant usage d’un modèle inadapté à leurs enfants et leurs transmettent de façon tacite des croyances irrationnelles. En quoi est-ce si surprenant de retrouver par la suite certains de ces enfants malmenées par des croyances irrationnelles,  chez le psychologue qui devra corriger  non seulement du celles patient mais aussi  celles de ses parents ?

En effet, si on omet d’enseigner à nos chères petites têtes blondes, que le principe de plaisir suppose aussi d’obéir au principe de réalité, il y a fort à parier, qu’elles ne retiennent de la vie qu’elles ont droit à tout, au détriment de qui leur incombe de faire. Des droits impliquent des obligations, et inversement. Lorsque ceci n’est pas tenu en ligne de compte, alors les évènements de la vie rappellent le sujet à l’ordre, qui trouve à son tour que cela n’aurait pas dû être et qu’il est la victime d’une injustice le concernant, c’est alors qu’il sombre.

Il est noble d’aspirer à une vie plus juste, mais il est fou d’exiger qu’elle le soit, car cela dénote d’une inertie ou d’une impuissance qui laisserait toujours l’individu plongé dans la frustration que lui provoque cet attentisme. Ce serait un peu comme attendre que la justice revienne sur terre, tout en sachant que l’injustice fait partie de ce monde et triomphe par le fait de notre inconscience.

La véritable question est : que faisons-nous pour rendre la vie plus juste ? Cela passe par l’acceptation de cette injustice conjuguée une mobilisation de soi. Le postulat est clair : quiconque accepte et se mobilise, développera un sens aigu de la justice. L’enfant qui acquiert par son éducation, que le plaisir est avant tout un du non négociable, cumulera les frustrations et développera un sentiment irrationnel d’injustice. Son quotidien deviendra  précocement un enfer et tout effort qui requis de sa personne, que ce soit dans l’enceinte scolaire, dans l’environnement social, voir dans la vie en général, lui paraîtra herculéen et surtout injuste. S’en suivra un sentiment de dramatisation quasi systématique souvent déclencheur de pathologies.

Alors non, ne confortons pas l’enfant dans sa toute-puissance et osons lui affirmer que la satisfaction immédiate est une illusion et que l’injustice est, sauf si nous agissons pour une vie plus juste.

 

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