Jung disait ceci « Ce que nous appelons « la conscience de l’homme civilisé » n’a cessé de se séparer des instincts fondamentaux. Mais ces instincts n’ont pas disparu pour autant , ils ont simplement perdu contact avec notre conscience et sont donc forcés de s’affirmer d’une manière indirecte. Ils peuvent le faire par le moyen de symptômes physiologiques, dans le cas d’une névrose, ou au moyen d’incidents divers, comme par exemple des humeurs inexplicables, des oublis inattendus, des lapsus. L’homme aime se croire maître de son âme. »
Commentaire : Ce que postule Jung, c’est la déconnexion de la conscience de l’homme moderne avec les instincts fondamentaux. Que sont ces instincts fondamentaux dont il nous parle? C’est Eros et Thanatos. Le premier étant ce que la psychanalyse définit comme étant la pulsion de vie, c’est à dire : l’instinct de conservation de soi et de conservation de l’espèce ainsi que l’amour de soi et l’amour objectal, le second étant la pulsion de mort, c’est à dire l’instinct de destruction dont but final est de ramener ce qui vit à l’état inorganique. Bien que ces deux instincts existent et s’opposent toujours puisqu’ils sont de forces fondamentales qui régissent l’être humain, ils usent de différents canaux pour s’exprimer, dont le symptôme en est une des formes multiples d’expression, mais il existe dans la pulsion de vie l’amour car il conduit à l’unité. Dans le même symptôme on peut y trouver les deux instincts fondamentaux qui l’animent, c’est un ainsi que dans sa forme il revêt un aspect inhibant et destructeur, mais dont l’action est entravée par la pulsion de vie ou encore l’instinct de conservation, pour ne pas qu’il conduise l’être jusqu’à sa totale destruction. C’est d’ailleurs de la même façon que dans un cas morbide, un individu développera une psychose conduisant au clivage du moi et une déconnexion avec son univers réel pour faire l’économie d’un passage à l’acte. Une fois de plus dans ce dernier exemple les 2 instincts ou les 2 pulsions : Eros et Thanatos, ne s’unissent au sein d’un même symptôme dont l’une finit par l’emporter sur l’autre. Jung de conclure que l’homme aime se croire maître de son âme, car en ayant identifié certains mécanismes qui le régissent et qu’il comprend il s’en trouve autant rassuré au point de s’affirmer comme étant le maitre dans sa demeure intérieure, oubliant d’un coup que bon nombre de choses restent et resteront pour lui encore obscures et dont il probable qu’il n’en perçoive jamais tenants et aboutissants. N’est-ce pas une façon de refouler l’angoisse qu’engendre Thanotos ?
La conscience de l’homme civilisé selon Jung
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