Il arrive à tout le monde et pour diverses raisons (visite inattendue, fatigue, etc.), de reporter ultérieurement ce qui peut être fait le jour même.
Lorsque cela devient systématique, ce comportement revêt la forme d’un syndrome que l’on appelle la procrastination. Par définition, la procrastination consiste à «tout remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser». Une fois cette habitude pour le moins ennuyeuse, ancrée dans notre comportement, elle favorise à moyen terme voir à long terme  les émotions et sentiments négatifs voir inhibiteurs, tels que l’anxiété, la culpabilité, la frustration, dévalorisation de soi, etc. Par la répétition systématique du processus d’ajournement, le phénomène s’ancre profondément dans la mémoire. Les tâches qui nous incombent finissent par paraître insurmontables à exécuter, rébarbatives. Une véritable perte de la motivation se manifeste, jusqu’à susciter des troubles de la concentration.
Repousser ces dites tâches, procure un soulagement instantané et ne les éradiquent pour autant, bien au contraire, anesthésier sa conscience, peut aller jusqu’à engendrer une menace envers nous même.
Certains sujets attendent de parvenir à l’urgence du moment, pour qu’à partir du stress ressenti, jaillisse un sentiment de culpabilité… ils réagissent, alors que d’autres demeurent totalement chloroformés.
Que faire pour prévenir à cette tendance ? |
1 – Identifier pour neutraliser à la source :
Les causes possibles de la procrastination sont diverses, généralement :
• le manque de motivation. Visualiser sa réussite, un horizon heureux, ce qui peut procurer une réjouissance à terme et considérer l’étape présente comme celle qui conduira à ce sentiment de satisfaction futur.
• L’anxiété liée au manque de confiance en soi (la 1re qualité d’un travail est d’exister. Un travail témoigne d’un niveau de la connaissance et non de la valeur personnelle de l’individu; le respect des délais fait partie des qualités intrinsèques du travail
• la difficulté à faire des choix et à s’y tenir (sujet, période, etc.)
• le refus de l’autorité (étudier demande quelques compromis)
• le perfectionnisme excessif, etc. (ne pas oublier que la recherche de la perfection est source d’insatisfaction permanente. Alors qu’il convient mieux de laisser place à l’amélioration…)
• le découragement et la fuite face à la quantité de travail à accomplir.
Les symptômes de la procrastination sont divers :
• fatigue subite, besoin d’aller se changer les idées… : tous les prétextes sont bons pour s’arrêter
• manque d’inspiration, de motivation ou encore s’y prendre au dernier moment pour manquer de temps et se donner le prétexte de reporter
• optimisme irréaliste ou insouciance apparente liés à une mauvaise évaluation du temps nécessaire, incluant les imprévus
• illusion que « ça ira mieux demain » (c’est faux, cela empire à mesure que l’échéance approche…)
• urgences de diversion ou activités détournées (allant de la « petite faim » à la réparation de la douche, à la réponse aux emails…)
• tous les prétextes et manÅ“uvres d’évitement permettant de différer une activité (besoin impératif de ranger, visite, téléphone, etc.)
Lorsque les imprévus ou les rites d’évitement notamment : le petit somme, la crise de rangement compulsif, les informations à la télé, le coup de téléphone… prennent trop de place dans votre vie, il y a risque de procrastination.
Il convient de commencer par limiter le nombre d’imprévus et d’urgences en ne répondant pas au téléphone et aux diverses sollicitations de distractions qui s’offrent ou qui traversent l’esprit : se réserver des périodes pour cela et prévenez vos amis. Prendre en revanche le temps de planifier ses activités, s’astreindre à un horaire et le RESPECTER !!
Pour cela, évaluer consciencieusement durant 8 jours, le temps que prend chacune des activités professionnelles, familiales, sociales, sportives, etc.) pour avoir une idée réaliste du temps qu’il incombe de consacrer aux choses les plus importantes de sa vie et les mettre en rapport avec ses objectifs.
Il se peut que l’emploi du temps nécessite un réajustement.
2 – Les solutions
• Gérer son temps
Savoir exactement ce qu’on a à faire, le visualiser concrètement, permet de réduire l’anxiété en se libérant l’esprit : si tout est mentionné sur un agenda (papier ou électronique), on ne risque pas d’oublier et moins enclin à reporter. Avec à la clé, le plaisir de constater que les tâches effectuées sont cochées (achevées).
• Evaluer les priorités
Faire la liste de TOUT ce que l’on a à faire permet de se rendre compte du temps dont on dispose réellement et rend réaliste.
Numéroter les activités en fonction de leur ordre de priorité (ce qui presse le plus en fonction des dates d’échéance par exemple) aide à choisir par quoi commencer et par quoi finir et à se fixer des objectifs réalistes et mesurables: cela soulage quand on se sent débordé.
• Se donner envie de travailler
Rendre le travail agréable voir ludique, en se créant un environnement favorable et pratique : avoir sous la main ses outils, prendre un cahier neuf, utiliser des crayons de couleur, choisir un template agréable pour son agenda électronique, utiliser les fonctions de rappels par des chansons qu’on aime…tout cela, c’est réunir les conditions qui stimulent notre envie de travailler!
• Choisir le bon environnement
Travailler chez soi ou dans un bureau selon la motivation que cela peut procurer.
• Choisir le moment propice à chaque activité
Tout le monde n’a pas le même biorythme; apprenez à vous connaître : si vous êtes du matin, profitez-en pour commencer par les tâches ardues; si vous êtes lent au démarrage, commencez par une tâche moins exigeante en guise d’échauffement.
• Choisir ses amis et travailler en équipe
Prenez exemple sur des gens qui fonctionnent différemment de vous ; si possible des gens habitués à fournir un effort régulier… Par ailleurs, le travail en équipe permet de se discipliner si on ne veut pas pénaliser ses coéquipiers.
• Visualiser l’ensemble de la tâche à accomplir
Imaginer le travail une fois achevé : quel aspect aura-t-il? Travail long ou travail court ? Selon le cas, les étapes pour y parvenir seront différentes, apprendre à les identifier permet de doser la quantité d’efforts nécessaire.
• Agir ici et maintenant
Le plus difficile est de s’y mettre. Commencer par réaliser le minimum exigé peut contribuer à faire baisser le stress. Il sera toujours temps d’apporter des améliorations.
• Découper les activités en tranches réalisables
Fractionner le travail en fonction de courtes périodes permet d’avancer à petites doses : se dire que tout ne peut être fait en un seul coup de pioche et accepter de progresser petit à petit Il est plus facile de trouver 10 fois 1 heure qu’une fois 10 h pour se mettre à la tâche.
• Se fixer des objectifs et des échéances raisonnables
Se donner des tâches à accomplir dans un temps limité et s’y conformer (ex : « à telle heure, je dois avoir lu ces x pages ou passer tout mes appels »); observer le temps que cela prend, pour mieux planifier les fois d’après
• Apprivoiser les tâches rébarbatives
Mêmes les tâches les plus passionnantes peuvent comporter une part rébarbative.
Aborder les tâches qui rebutent à petite dose (ou, quand c’est possible : commencer par la fin!) et les faire alterner avec celles qui semblent plus faciles ou plus attrayantes : vous serez surpris d’arriver à tout faire et rien de plus satisfaisant que le travail accompli!
• S’encourager et se récompenser
Voir ce qui a été accompli pour se donner du courage. S’accorder une pause méritée après un effort soutenu, etc.
• Accepter l’imperfection
Les vieilles habitudes sont difficiles à vaincre et les nouvelles prennent du temps à ancrer et on ne change pas radicalement et durablement du jour au lendemain. Chaque effort accompli est une victoire…Penser au travail des stalactites : la persévérance débouche généralement sur du solide.