Shvat quatrième mois de l’année hébraïque est situé encore dans la saison froide. Il est le dernier mois de froid (en principe sauf dérèglement climatique). On le connaît davantage par rapport à l’évènement qui s’y insére notamment celui du 15, plutot que par sa caractéristique hivernale.
C’est en effet en plein milieu du mois que ce situe le nouvel an des arbres (fête de Tou Bichvat), tel que l’enseigne le traîté talmudique de Roch Hachana (ר×ש ×”×©× ×”).
C’est pour le moins curieux, que de n’avoir un nouvel an pour les arbres ? Mais dans le judaïsme on y habitué. Ca n’est donc pas un, ni deux nouvel an dont la loi juive parle, mais quatre (traîté talmudique de Roch Hachana).
Autant dire que le judaïsme est avide de célébrations , les exemples ne manquent pas.
Mais revenons, à notre nouvel an des arbres :ר×ש ×”×©× ×” ל××™×œ× ×•×ª
En réalité les deux termes ont la même signification laquelle est : Arbre. La seule différence réside dans la période durant laquelle ces deux vocables ont été usités. Le premier date de la bible , le second émane du langage des sages du Talmud, soit prés de deux millénaires plus tard.
La racine d’Ilanot (pluriel d’Ilan) vient a.y.l. (×יל) dont la signification est : force. L’arbre qui pousse et se fortifie en même temps fait allusion à la force de la nature et de sa capacité à engendrer. Ainsi le texte de la Genèse regorgeant de métaphores (et la bible dans son intégralité) énonce que « l’homme est à l’image de l’arbre du champ ».
L’étymologie de Shevat nous renvoie d’abord à l’Accadien « SHABATU ». Le terme va ensuite migrer vers l’araméen et deviendra : SHEVATA (שבט×) , puis en arabe : SHOUBAT.
Le vocable accadien « SHABATU » signifie : frapper, battre, casser, rappelant la notion de fin en l’occurence celle des pluies, donc à leur « mort ». Nous comprenons à présent le pourquoi du nom du mois de Shevat comme étant le dernier mois d’hivers.
Deux écoles de pensées talmudiques bien connues : Hillel et Shamaï s’opposaient sur la date précise de la célébration de la fête de Tou Bichvat (Nouvel an des arbres). L’école de Shamaï avançait que la fête se devait d’être en début de mois, alors que celle de Hillel, objectait que le premier du mois de Shevat la période pluvieuse n’était pas encore écoulée et la résine des feuilles était encore présente, il serait plus convenable d’attendre encore une quizaine de jours. Hillel d’ajouter, que la lune devait être pleine afin qu’elle éclaire comme au soir de Pessah (Paques) et de Chavouot.
Rabbi Akiva (1ier siècle de l’ère chrétienne) voulant mettre un terme à cette divergence d’opinion, a préferé que la célébration se déroule en début de mois de Shevat ainsi qu’au 15 du mois. Cela en fut ainsi jusqu’à la fin du 10 ième siècle lorsque le Rabbin Hai Gaon finit par statuer en faveur de l’école de Hillel après s’être fait assister sur le point d’horticulture auprès d’agriculteurs musulmans.
Au 16 ième siècle, les rabbins de Tsfat avaient décrété qu’ils convenaient de célébrer Tou Bichvat par la consommation accrue de fruits (une trentaine), sous forme de dégustation de toutes les sortes réparties en trois catégories :
1. ceux recouverts d’une peau et contenant des pépins notamment les raisins, les figues…
2. ceux recouverts d’une peau et contenant des noyaux notamment les date, les pruns, les cerises…
3. ceux dont la peau ou l’écorce ne sont pas commestibles tels que les bananes, les noix…
Le séder de Tou Bichvat c’est d’une part une dégustation de fruits mais également des trois catégories de vins : le rouge, le rosé et le blanc.
Il ne vous reste donc plus qu’à déguster de façon arrosée. Attention tout de même à l’abus d’alcool.
Pour finir ne pas oublier de planter, car cela fait parti des commandements et surtout aussi l’occasion, du fait du nouvel an des arbres. N’est ce pas aussi dans l’ère du temps que d’être un peu écologique hormis les périodes électorales.