Si la Mimouna m’était contée, je dirai qu’elle est d’abord une perpétuation de la tradition judéo marocaine. Elle est un instant des rencontre et de communion entre le juif et le musulman dans un lieu magique qu’est le Maroc. Magique, car il est le berceau du monde dans lequel l’abnégation de soi au service de la rencontre avec l’autre se produit.
On s’y retrouve certes pour partager et jouir d’un délicieux instant de vie. Une atmosphère dans laquelle les parfums du bois de santal, celui des gateaux, du jasmin et de la fleur d’oranger se mélangent et se propagent, le spectre de couleur des patisseries traditionnelles contribuent à l’éclat de la table dressée, le tout langoureusement accompagné par les notes de la musique andalouse.
Mais qu’est ce que le partage de la table si ce n’est un délectable moment de retrouvaille. Comme par magie, le juif et le musulman se retrouvent, repensent à leurs racines communes ou seul est évoqué ce qui rassemble.
Cette soirée, unique pour exprimer le renoncement aux divergences entre les peuples. Unique car c’est le seul instant ou les deux se refusent d’évoquer les revers de la politique, la matière à partir de laquelle les hommes et les peuples sont susceptibles de se diviser.
Certes, la mimouna est une tradition profondemment juive, qui n’aurait jamais vu le jour si les juifs n’avaient jamais célébré la fête de Pessah (Pâques). Mais cela reste une condition nécessaire mais pas suffisante, si cette célébration ne s’était déroulée dans une terre d’Islam qu’est le Maroc, car, elle n’aurait jamais vu le jour. Preuve en est que la Mimouna reste exclusivement célébrée au sein des communautés juives marocainnes.
Il y a de quoi en faire tout un fromage, ou plutot des “maflétah, des sfnjs, du jabane et de la mroziyah. Ils sont même pour cause de circonstance.
J’ai donc pour habitude de dire à mes amis juifs d’ailleurs, si vous n’avez pas vécu la Mimouna, vous ignorez ce qu’est en partie la fête de Pessah.
Bien qu’elle ne soit en rien religieuse, elle met un terme dans la joie à la fête de la liberté. Nous juifs marocains, nous achevons cette fête de la liberté dans la joie du partage avec ceux que nous qualifions comme étant nos cousins.
N’est ce pas la l’occasion de manifester un formidable exemple de partage et d’espoir entre les peuples ?
super bien expliquer pour ceux qui ne connaissent pas mimouna