Stress et adaptation

Ne pouvant régler les événements, je me règle moi-mêmeMontaigne

Un facteur de stress peut être de nature physique ou psychologique. Il perturbe ou menace de perturber l’homéostasie. Le stress est un état de déséquilibre homéostatique.

Le corps rétablit l’homéostasie en réponse au stress, par un assemblage d’adaptations neuronales et endocriniennes . 

L’environnement est fécond en matériaux perturbant l’homéostasie : fuir un prédateur, poursuivre une proie, certes nous ne sommes plus à l’époque des cavernes. Citons des facteurs environnementaux idoines à l’époque : un exode humanitaire (guerres, catastrophes naturelles), un harcèlement commis par un supérieur hiérarchique, une placardisation, une période persistante de chômage,  une absence suffisante de ressources financières, une maladie qui perdure, un attentat, une épidémie qu’on ne maitrise pas… sont autant d’éléments interrompant les mécanismes d’homéostasie et mobilisant un répertoire de réponses au stress.  Une telle mobilisation peut sauver des vies. Certes !

Il n’en demeure pas moins qu’une sollicitation excessive des mécanismes adaptatifs au stress, exacerbe le risque de diverses maladies inhérentes à ces tensions prolongées (maladies cardio-vasculaires, fragilisation du système immunitaire, réactivation de virus latents…)*  C’est précisément ce qui advient pour l’individu, lorsque plongé dans un  environnement hautement fluctuant, dans lequel menaces et incertitudes planent, voilant toute perspective. Il lui faudra alors un temps d’adaptation durant lequel il devra apprendre à découvrir les bons leviers, peut-être même d’en produire, pour se tracer une nouveau chemin.

Rappelons que l’adaptation est une qualité intrinsèque à l’être humain et aux espèces de façon générale. Elle correspond à une harmonisation d’une espèce quelle qu’elle soit, avec les conditions qui lui sont extérieures. Ce qui suppose une modification tant des traits  physiologique que des conduites comportementales. Comme le disait Tite-Live (historien romain -59 à – 17 av JC) à propos de Caton l’Ancien : « Il avait l’esprit assez délié pour se plier de la même façon à toutes sortes d’activités, et quelle que soit XIX, 40.. celle qu’il entreprenait, on eût dit qu’il était né uniquement pour elle. » Tite-Live [93].

Cette adaptation requiert une adhésion plus ou moins importante, plus ou moins longue. Elle constitue le tribut en l’occurrence celui de l’espèce humaine, vis-à-vis duquel elle doit s’acquitter pour survivre et quel qu’en soit le milieu dans lequel elle évolue. Pour finir momentanément sur une tonalité optimiste, inspirons nous de Tydé disant : » Coule-toi dans chacun instant comme l’eau épouse ses rives et ses obstacles sans jamais les maudire ».

  •  Cohen et al.1991, Ader et al.2001) .
  • Tydé personnage de la mythologie grecque,  fils d’Œnée, roi de Calydon
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