Le trauma comme une tragédie grecque

Le vocable de Trauma dont l’ascendance et l’histoire s’inscrivent dans une tragédie grecque mettant en scène cette déchirure, cette  perforation.

On pourrait s’interroger sur l’affinité qu’entretiendrait ces deux acteurs, tant ils semblent étrangers l’un pour l’autre.

Telle une étoffe de soie, lisse et parfaite, aux teintes ciel azuré d’été, que rien n’aurait entaché, jusqu’à l’instant où une aiguille la transperce la marquant définitivement d’une perforation, imprimée comme un trou noir dans la voûte céleste.

Cette scène fait écho au trauma: une intrusion suivie d’une déchirure dans l’existence. Comme cette étoffe belle et fragile ou un point de torsion qui l’a pique est un clin d’œil discret à notre inconsistance, notre faillibilité. Cette perforation est aussi cette jonction entre l’intérieur et l’extérieur, un  espace où les deux extrémités communiquent, comme le feraient la sérénité et l’inquiétude, après avoir été trépanées par l’incertitude.

Le trauma comme la perforation, apostillent notre psyché du sceau de la souffrance et parfois de la douleur en même temps, anéantissant notre être profond le coupant du reste du monde, nous sidérant parfois.

La nature dans sa dualité, habille certains objes d’un envers et d’un endroit. De même que la vulnérabilité qui est la nôtre,  nous offre une double facette :  celle de la souffrance et celle d’une beauté qui rappellerait peut être une sorte de candeur. Si la vulnérabilité connait une esthétique, c’est peut-être parce que nous avons cessé de la percevoir comme la victime qu’il faudrait à tout prix sauver d’elle-même.

La perforation, est cet espace laissant s’échapper la lumière illuminant les côtés ombragés, sombres et obscurs de notre psyché. Elle est aussi celle qui exhorte la transformation. Chaque trépanation bâti un carrefour où la lumière et l’ombre se confondent, ou l’une cherche à avoir raison de l’autre mais où l’une et l’autre s’accouplent dans une harmonie parfaite d’où émergent des créations inattendues.

Si la perfection s’apparente à une structure lisse, inerte et sans défaut, l’imperfection s’apparente à la vie laissant place à toutes les figures possibles du mouvement.

Les cicatrices témoignent de ce trouble, de cet indicible, de cette brisure, de cet Eden entaché, mais aussi de cette reconstruction et de cette renaissance. C’est ainsi que le trauma raconte  l’histoire d’une blessure qui  se prolonge en une guérison.

Cette tragédie grecque du trauma nous plonge dans  une merveilleuse symphonie, à qui veut l’auditionner, où meurtrissure et régénération s’harmonisent au son d’une une mélodie parfaite où l’acte de panser, laisse penser à cet art intérieur du soi.

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