Selfie, simulacre et identité à l’ère algorithmique

Autrefois, le miroir de verre livrait une image intime, aussitôt effacée par la buée du souffle ou la fuite du regard. Aujourd’hui, le selfie fige, archive, distribue. Entre la prise et la publication, quelques secondes suffisent pour maquiller la peau, agrandir les yeux, injecter un ciel plus bleu qu’aucun pigment ne l’avait osé. Dès lors, le visage n’est plus simplement vu ; il est comptabilisé, jugé, comparé, convertible en capital social. L’avatar devient action cotée sur la bourse émotionnelle des réseaux. Lire la suite