Architecture du cerveau émotionnel de l’enfant

Le cerveau de l’enfant est totalement immature, vulnérable et malléable. Son développement est subordonné aux processus génétiques et environnementaux, puis configuré par les expériences de vie, dont elles-mêmes se déroulent au sein d’un environnement social, nutritionnel, physique, sans omettre l’influence des gènes, c’est ce que connote l’épigénétique. Cet ensemble sera déterminant au niveau de l’apprentissage, de la santé et du comportement de l’enfant. Le débat entre nature et culture devient dès lors caduque, mais surtout tranché, car les deux sont totalement liés pour influer sur le cerveau de l’enfant. La modification des gènes est rendue possible à partir de l’influence de l’environnement physique, social, nutritionnel et génétique. En termes de résultante, nous aurons un être humain qui saura plus ou moins bien apprendre plus ou moins bien interpréter les messages sur le plan émotionnel et affectif, qui saura plus ou moins s’adapter, et qui sera enfin plus ou moins bien en bonne santé.

Génétique et expériences de vie façonnent le cerveau de l’être humain

Le développement du cerveau se déroule  de la façon la plus accélérée, durant les cinq premières années de sa vie. La maturation cérébrale s’achèvera à la fin de l’adolescence. L’une des caractéristiques du cerveau, c’est sa plasticité, qui se maintient tout au long de l’existence, mais dont la cadence de développement ralentie à partir de l’âge de 5 ans. Au demeurant, l’individu reste le seul mammifère à mettre autant de temps à devenir adulte.

L’étape ultime de la maturation cérébrale, est celle du développement du cortex orbitofrontal. Cette zone située derrière le front, régulera un comportement émotionnel et social.

L’attitude des plus recommandées du parent envers l’enfant repose sur un trépied lequel fondé sur : l’empathie, de l’étayage et de l’amour. Ces trois socles sont la condition sine qua none pour une évolution optimale du cerveau. Les recherches ont pour la plupart démontré, que l’enfant restitue le comportement qui a été adopté envers lui. En d’autres termes, si le parent se montre le plus souvent empathique envers lui, il le deviendra à son tour envers les autres, s’il subit des violences ou en est le témoin chez ses parents, il agira de la même façon avec violence.

Qu’est ce qui rend les choses ainsi ?  

Le cerveau est composé de trois parties :

  1. Un cerveau dit archaïque
  2. Un cerveau émotionnel
  3. Un cerveau supérieur ou néocortex

1. Le cerveau archaïque

Nous l’avons en commun avec les reptiles, s’il est ainsi nommé c’est par l’ancienneté de sa structure et de son mode de réaction qui sont apparus voilà environ 500 millions d’années chez les poissons, puis les amphibiens et enfin les reptiles.  Sa présence préserve notre survie, c’est-à-dire que face à un danger, l’être humain agira par automatisme soit en attaquant, protégeant soit en fuyant. Du point de vue neurobiologique nous parlerons de fonctionnement primaire du cerveau archaïque, dans le cas d’une peur, le rythme cardiaque, la pression artérielle, la respiration vont tout naturellement augmenter.

2. Le cerveau émotionnel

Il est partagé par tous les mammifères. Le cerveau émotionnel est tempéré par le néocortex au nom du principe d’homéostasie, ce qui rendra les émotions moins envahissantes. Son rôle de régulateur des instincts primitifs, favorise la survie du cerveau archaïque et contribue à contrôler les réactions d’attaque/ fuite. Par ailleurs, il intervient dans l’apprentissage et dans la mémorisation. Nous le savons aujourd’hui l’apprentissage et la mémoire sont liés aux émotions, nous approfondirons le sujet ultérieurement dans cet article.

3. Le cerveau supérieur ou néocortex

Étymologiquement, le néocortex signifie, nouveau cerveau et pour cause nous le partageons avec les primates dont l’apparition remonterait à 65 millions d’années, ce qui à l’échelle d’une évolution des espèces semble récent. Il représente 85 % du volume cérébral total et se compose de quatre lobes : frontal, pariétal, temporal et occipital.

Il est doté de fonctions supérieures tel que :

  • La conscience
  • Le langage
  • Les capacités d’apprentissage
  • Les perceptions sensorielles
  • Les commandes motrices
  • La présence dans l’espace

C’est chez l’être humain que le lobe préfrontal connait le plus important développement de par ses fonctions multiples qu’il englobe et qui lui permettent de réfléchir, de raisonner, de créer, d’imaginer, de résoudre, de planifier, d’avoir de l’empathie et d’avoir la conscience de soi.

À la naissance[1]., il n’y a pratiquement pas de domaines corticaux (cerveau conscient) qui soient myélinisés…  L’insuffisance fonctionnelle des réseaux cérébraux se prolonge durant l’enfance ce qui se traduit pour le bébé comme pour l’enfant par une impossibilité de réguler ses propres émotions. Non que ni l’un ni l’autre, ne le veuille pas, mais ne dispose pas des capacités nécessaires.

Sur le registre comportemental, l’enfant qui ne cesse de pleurer, ne peut être interprété de façon hâtive, comme un caprice, ou comme un trouble pathologique du développement, car il demeure simplement dans une incapacité biologiquement fonctionnelle, de pouvoir faire cesser ses propres pleurs par la voie du raisonnement, comme le ferait un adolescent ou un adulte. L’enfant va brailler, s’égosiller, taper du pied pour obtenir ce qu’il désire et développera de véritables angoisses et de gros chagrins faute de disposer des habiletés nécessaires à son apaisement.

Par conséquent, ce n’est que vers l’âge de 5 à 7 ans que la partie du cortex contrôlant les émotions commence à murir, alors qu’à un âge inférieur, c’est le cerveau archaïque et émotionnel qui domine.

Lorsque l’enfant est en crise et pleure parce qu’il exige de manger ce qu’il aime, ou encore prononce avec ravissement des gros mots, fait des pitreries et des grimaces dans des lieux inappropriés, l’adulte doit lui venir en aide pour se calmer. Or en ne l’aidant pas, ou en l’humiliant, ou en se moquant, on lui faire courir le risque de ne pouvoir développer les connexions cérébrales inhérentes, cela aura pour conséquences d’en faire une personne ne disposant d’aucune habileté pour réguler ses propres d’émotions. Subséquemment, si l’enfant crie pour obtenir son jouet, on lui oppose une invective, une violence, ou une humiliation, il reproduira non seulement et à son tour des attitudes semblables mais continuera d’hurler, de taper, d’injurier, de mordre de plus en plus.

Si dans nos sociétés, les adultes se plaignent de la violence des jeunes, c’est précisément parce que rien n’a été fait pour leur transmettre des outils de régulation émotionnelle pour gérer leurs frustrations. Dans l’intention d’obtenir du calme, ils auront davantage privilégié, soit le jeu vidéo, soit la confrontation, soit le châtiment au détriment de l’empathie et du soutient. Les enfants ne faisant que dupliquer les comportements qui leur ont été inoculés, vont rapidement développer des dépressions et des troubles de la personnalité.

Devenus adultes, ils seront incapables de vivre sereinement, de parvenir à comprendre et de maîtriser leurs émotions. Des crises d’angoisse, des dépressions seront fréquentes, assorties d’une inaptitude à gérer leurs liens affectifs et une incapacité à éprouver de la compassion pour autrui. La fabrique du pervers se met en marche dès l’enfance et les perversions s’expriment précocement.

Une étude[2] élaborée sur une population d’adultes particulièrement violents par Emil Coccaro[3], a révélé qu’ils présentaient un cortex préfrontal hypo actif.  Notons, que la personne impulsive perçoit les propos qui lui sont adressés comme des agressions, elle va en retour apporter une réponse immédiate en rapport avec un stimulus environnemental. Une réaction violente[4] peut refléter une hypersensibilité émotionnelle et une perception exagérée de la menace. Un individu ne maîtrisant pas son agressivité montrera une activité élevée dans la zone amygdaloïde [5] est une faible activité inhibitrice dans la zone du cortex orbitofrontal. A contrario une personne maîtrisant son agressivité montrera une activité plus élevée de son cortex orbitofrontal.

La maturation du cortex orbitofrontal façonnée par l’environnement socialo-affectif

La maturation du cortex orbitofrontal est fonction de l’entourage de l’enfant. Lorsque ce dernier reçoit une écoute et une sécurité affective, ses circuits orbitofrontaux se renforcent progressivement. Une poussée de croissance neuronale multipliant les circuits s’amorce vers l’âge de 5 ans jusqu’à l’âge de 7 ans.

Le corps cailleux réunis les deux hémisphères cérébraux. Une bonne communication cérébrale suppose que les deux hémisphères soient correctement reliés

Lorsque nous disons du cerveau de l’enfant qu’il est immature, cela signifie que son corps cailleux ne fonctionne pas correctement et que les hémisphères sont mal reliés.  Son humeur sera alors labile et fluctuera facilement entre humeur maussade et une humeur joyeuse et inversement. Un adulte compréhensif et empathique, aidera son enfant progressivement à trouver les mots pour exprimer ses ressentis. Ainsi il favorisera il stimulera chez l’enfant la connexion entre les deux hémisphères. C’est sur la base de constat biologique que nous affirmerons que l’environnement façonne le cerveau de l’enfant. Mais en même temps, comme il s’agit pour l’enfant d’acquérir les habiletés comportementales nécessaires et que tout acquisition constitue un apprentissage ou une imitation de l’adulte, des neurones de l’enfant se dupliquerons durant cette phase, nous parlerons alors de neurones miroirs. Le neurone miroir active l’effet de ressemblance à l’autre, en l’occurrence au parent éducateur. Le neurone miroir, c’est un ‘’corps comme si’’[6], c’est-à-dire comme la voix du parent qui raisonne à l’intérieur de l’enfant.

L’amygdale cérébrale

C’est le centre de la peur, parfaitement mature et fonctionnelle depuis la naissance.  Elle déclenche la sécrétion de neurotransmetteurs de stress en l’occurrence le cortisol. Elle est capable de stocker chez le tout-petit l’ensemble des souvenirs. Mais ceux-ci demeurent à l’état inconscient toute la vie durant.

La peur comme le stress sont néfastes à un cerveau immature tel que celui de l’enfant. Les structures cérébrales qui apaisent la peur ne sont pas encore développées chez lui et comme il n’est pas encore capable de nommer les choses, la peur finit par produire en lui un effet délétère. Exemple : Lorsque le parent fait les gros yeux a l’enfant, s’emporte de colère ou encore punit voir fait les trois simultanément, il transmet directement les émotions à l’enfant qui à l’inverse de l’adulte n’est équipée ni biologiquement ni comportementalement, pour réguler ses émotions. Ainsi la colère de l’adulte prend des proportions gigantesques dans la tête de l’enfant.

Les pleurs continus constituent parfois un objet de maltraitance et leurs effets nuisibles peuvent entraîner la mort.

L’hippocampe jouit d’un rôle prépondérant dans l’apprentissage et dans la mémorisation émotionnelle consciente et à long terme. Cette mémoire est active entre 3 et 5 ans.  L’hippocampe fabrique des neurones tout au long de la vie et sa taille varie en fonction des apprentissages et des souvenirs. Le stress agit de façon négative en affaiblissant la mémoire et en perturbant l’apprentissage. Mais de façon générale, une mauvaise gestion des émotions nuit considérablement à l’apprentissage.

Cette information devrait servir d’alerte aux éducateurs et aux parents dans la mesure où tout apprentissage dans un environnement anxiogène ne peut-être que bâclé. Sur le registre neurobiologique nous savons que le stress favorise la sécrétion de cortisol et celui-ci a toute son importance puisqu’ il permet de se maintenir en vie. Or dans un stress prolongé, la quantité de cortisol sécrétée croit et perdure et sa permanence, agresse les neurones de l’hippocampe en freinant leur multiplication d’une part et en diminuant leur nombre et en les détruisant d’autre part. Le cortisol active l’amygdale qui est le centre de la peur et altère l’hippocampe. L’esprit est alors paralysé par la peur et la personne n’est plus en mesure d’apprendre. L’enfant mémorise dans son amygdale des émotions de peur et d’angoisse mais n’enregistre rien dans son hippocampe.

Le maternage : un bien fait pour l’hippocampe

Le maternage consistant à sécuriser, à rassurer, mais également à soutenir l’enfant,  favorise le développement de l’hippocampe. De même et comme le souligne Joan Luby pédopsychiatre à l’université de Washington , au cours d’une étude élaborée sur 127 couples mère/enfant, il a été observé les interactions selon lesquelles un encouragement de l’enfant améliore son développement cognitif. L’observation du cerveau des petits enfants jusqu’à l’adolescence a montré que l’hippocampe des enfants les plus encouragés se développe deux fois plus rapidement que celui de ceux qui le sont moins.

Martin Teicher[7] chercheur à Harvard, démontrera que la maltraitance verbale et physique chez l’enfant diminue le volume de l’hippocampe.

Les enfants qui dans l’enceinte scolaire sont confrontés à la peur du regard de leurs camarades mais également à celui de leurs professeurs, qui redoutent d’avoir de mauvaises notes, et/ou d’être comparer aux autres, voient leurs capacités d’apprentissage diminuer, leur confiance en eux et leur motivation, décliner. Se rendre sur les bancs de l’école devient un supplice, ils sont en situation d’échec.

Deux systèmes régulent la réponse au stress :

  1. Système nerveux végétatif
  2. Système neuro endocrinien

Système nerveux végétatif

Le système nerveux végétatif, dit également autonome, permet de réguler différentes fonctions automatiques de l’organisme telles que la digestion, la respiration, la circulation artérielle et veineuse, la pression artérielle, la sécrétion et l’excrétion.

Un stress permanent active une sécrétion continue de cortisol. Or comme nous le rappelions ci-dessus, le taux élevé et prolongé du cortisol, peut altérer certaines zones cérébrales chez l’enfant. C’est le cas des enfants hyperactifs.

La maltraitance verbale [8]du genre :’’tu es nul’’, ‘’tu n’y arriveras jamais’’, ‘’tu n’apportes aucune satisfaction’’.. et la maltraitance physique diminuent le volume de l’hippocampe de l’enfant. En effet, par la fonction de neurones miroirs, l’enfant intègre ces paroles et bâtit son propre logiciel interne , programmant l’échec. (Merci aux parents maltraitants).  A contrario, la bienveillance accroît sa capacité d’apprentissage. Les méthodes d’enseignement bannissant totalement la peur et le stress sont d’abord agréables et satisfaisantes pour le professeur mais également pour les élèves qui mémorisent davantage et deviennent plus créatifs.

Ne pas prendre le temps de consoler un enfant rend le système sympathique hyperactif.
Le système parasympathique régule davantage les émotions. De fait il permet un meilleur équilibre émotionnel en favorisant la faculté de penser et de se concentrer. Sur un registre purement neurobiologique, lorsqu’on console un enfant, on active son système parasympathique. Cela s’effectuera par la voie du langage verbal et non verbal dont la conséquence sur le plan neurobiologique sera certaine.

Système neuroendocrinien.

Le stress prolongé chez l’enfant provoque une destruction des neurones de l’hippocampe, mais également dans le cortex préfrontal (Mc Gill Montreal). Le stress des premières années entraîne de nombreux troubles de l’humeur chez l’enfant mais également dans sa vie d’adulte en le rendant hypersensible et en accentuant ses manifestations anxieuses et dépressives. La sécrétion prolongée de cortisol va modifier son métabolisme et son immunité. Ainsi le sujet développera des maladies chroniques et auto-immunes telles que le diabète la sclérose en plaques la polyarthrite rhumatoïde etc. Par ailleurs le stress durant la vie prénatale diminue la neurogenèse (développement de nouveaux neurones) Bruce McEwen[9]. La sécrétion de cortisol en grande quantité interfère négativement sur l’expression du BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor), c’est-à-dire sur le facteur de croissance neuronal qui va agir à son tour sur le développement neuronal la plasticité cérébrale (McEwen 2008).

La privation affective chez l’enfant engendre des difficultés de concentration avec agitation (syndrome d’hyperactivité et de déficit de l’attention) anxiété, agressivité, dépression, troubles de la personnalité,  conduites antisociales,  addiction à l’alcool et aux drogues et des tentatives de suicide. Les recherches ont pu démontrer la corrélation entre le suicide et la maltraitance. Boris Cyrulnik parlera de génétique du suicide pour introduire l’idée selon laquelle l’environnement sensoriel troublé chez le nouveau-né tels que la dépression de la mère à la naissance des problèmes familiaux etc sont responsables d’un mauvais développement des capteurs de sérotonine. Lorsque la sérotonine est moins bien captée l’enfant devient un petit porteur de sérotonine et se fragilise tant sur le plan biologique psychologique que sociétal qu’un enfant qui est élevé dans un environnement aimant et soutenant. Sur le plan psychologique plus de la moitié des enfants suicidaires ont souffert de violences éducatives tels que l’abandon (31%,), la maltraitance physique 21 % , les agressions sexuelles 8 % où l’inceste 5 %.

Selon des recherches effectuées sur 554 adultes, Martin Teicher conclura, que les troubles psychiatriques sont plus importants lorsque l’enfant subit de mauvais traitements émotionnels tels que les agressions verbales et qu’il a été témoin de violences conjugales que lorsqu’il vit de la maltraitance physique. Il développe ainsi des troubles anxieux des troubles dissociatif de la dépression les manifestations d’agressivité (2006).

Jeewook Choi, quant à lui ajoutera que des paroles blessantes humiliantes et méprisantes altèrent le fonctionnement de circuits neuronaux et de zones participant à la compréhension du langage.  Les paroles blessantes sont également associées à des risques de délinquance, d’agressivité et de troubles de l’identité ou de la personnalité tel qu’on trouve chez le borderline, le narcissique et le paranoïaque, mais également de la somatisation.

Akemi Tomoda montre à partir d’IRM effectués sur le cerveau de jeunes adultes ayant subi durant leur enfance des corrections avec des ceintures ou autre objet en moyenne 12 fois par an, que ce cerveau présentera une réduction du volume de la substance grise dans la région préfrontale.

Tracie Afifi, démontre qu’à partir d’une étude élaborée sur 34653 personnes le lien entre les punitions corporelles du type fessées, gifles durant l’enfance et le développement chez l’adulte de troubles de l’humeur de dépression de manie de troubles anxieux une dépendance à l’alcool et aux drogues de troubles de la personnalité en particulier de trouble dissociatif.

En étudiant un échantillonnage de 24 cerveaux dont : 12 victimes d’abus ayant commis un passage à l’acte; 12 personnes s’étant suicidées mais sans avoir subi de maltraitance, il a été observé différents marqueurs épigénétiques dans le cerveau du groupe maltraité. Ces marqueurs ??influent sur la fonction hypothalamique-hypophysaire-surrénale (HPA), une réponse au stress qui augmente le risque de suicide[10].

Une initiative à l’échelle planétaire mise en place par l’UNICEF et l’UNESCO [11]pour mettre fin aux châtiments corporels infligés aux enfants dont 51 pays sont actuellement signataires.

Quels peuvent être les facteurs de résilience ?

Ils reposent pour l’essentiel sur l’entourage familial et communautaire, sur les adultes bienveillants autour de l’enfant et sur le tempérament qui est d’ordre génétique.

Lorsque cet entourage fait défaut, et le tempérament est faible la résilience devient compliquée.

Certains gènes participent à la résilience

  • 5-HTT gène du transporteur de sérotonine
  • MAOA gène de monoamine-oxydase
  • A-DRD4 gène du récepteur D4 de dopamine

Michael Meaney [12] neurobiologiste, est le premier à avoir montré que l’environnement influence la configuration des gènes et donc l’expression d’un gène (épigénétique).

Le maternage va modifier l’expression d’un gène régulant les hormones du stress et le développement de l’hippocampe dont ce dernier favorise la mémorisation et l’apprentissage.

L’ocytocine est la molécule de l’amitié et de l’amour elle procure du bien-être aide à percevoir les émotions et diminue le stress c’est un puissant anxiolytique.

L’ocytocine va stimuler la sécrétion de dopamine qui elle-même agira sur la motivation et la créativité. Elle active également la sécrétion d’endorphine qui procure la sensation de bien-être et enfin la sécrétion de sérotonine qui stabilise l’humeur.

Ce qui favorise la sécrétion d’ocytocine c’est la stimulation sensorielle :  notamment l’expression de mots doux, la tétée, le contact tendre, la caresse, les baisers, les orgasmes, l’eau chaude et l’accouchement.

Elle est également activée lors d’une interaction harmonieuse, d’une ambiance chaleureuse, de conversation agréable, de plaisir partagé, simple échange de regard s’il est bienveillant.

L’ocytocine a de grandes implications sociales elle réduit l’anxiété l’appréhension sociale contribue à établir du lien social de la cohésion groupe et favorise la coopération et l’altruisme.

Le fait de créer des relations bienveillante et chaleureuse avec les enfants les aides à évoluer positivement, accroit leur sentiment de bien-être et de confiance diminue, leur anxiété et leur agressivité (Cozolino 2006).  Le système de motivation récompense produit de la dopamine et génère de la curiosité. Plus ce système est stimulé, plus l’enfant devient créatif motivé et curieux. Il trouve donc du plaisir à vivre, à découvrir et à innover.  La compétitivité la comparaison occasion du stress qui va inhiber la sécrétion de dopamine, c’est précisément ce que déclenche un burnout.

Le jeu et le plaisir fertilise la croissance des circuits de l’amygdale et du cortex préfrontal.

Conclusion

L’éducation bienveillante, constitue un atout majeur pour le développement du cerveau de l’enfant. Elle augmente ses capacités d’apprentissage, multiplie l’acquisition d’habiletés sociales et le prépare à devenir son tour aimant, soutenant, et empathique.

[1] Allan Schore: What is the “Self”?

[2] Neurobiologiy of impulsive Agression . Emil Coccaro – Jennifer Fanning

[3] Emil Coccaro : professeur de psychiatrie à l’université de Chicago

[4] Neurobiology of agression and violence Joaquin Ortega Escobar Miguel Angel Alcazar-Corcoles

[5] Impliquée dans les réponses associées à la peur et à l’anxiété. L’amygdale fonctionnerait comme un système d’alerte

[6] Antonio Damasio : l’autre moi-même

[7] The ‘Maltreatment and Abuse Chronology of Exposure’ (MACE) Scale for the Retrospective Assessment of Abuse and Neglect During Development

[8] The ‘Maltreatment and Abuse Chronology of Exposure’ (MACE) Scale for the Retrospective Assessment of Abuse and Neglect During Development Teicher 2012

[9] Effects of Stress Throughout the Lifespan on the Brain and Behavior – McEwen

[10] Childhood trauma has life-long effect on genes and the brain – mcgill.ca

[11] (Untribune.com) Nations unis droits de l’homme Haut Commissariat.

[12] Epigenetic programming by maternal behavior 2004

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