La jouissance et le temps présent.

Un monsieur vivant de mendicité, était assis sur le bord d’un même chemin durant plus de trente ans. Un matin, alors qu’un homme passait devant lui d’un pas décidé,  se fit interpeller par le pauvre  :

Mendiant :  Monsieur,  auriez-vous une pièce de monnaie s’il vous plait  ? » lui tendant en même temps sa vieille casquette au tissu moucheté de trous.

Passant :  Je n’ai rien à vous donner, désolé ! rétorque le passant en s’arrêtant.  Puis, l’air étonné, ajoute au mendiant : « Sur quoi êtes-vous assis ? »

Mendiant : Sur une vieille caisse, qui m’a toujours servi de siège.

Passant : «N’avez-vous jamais regardé ce qu’il y avait dedans ?

Mendiant : Non !

Passant : Pour quelle raison ? demanda t-il l’air surpris.

Mendiant : Il n’y a rien. !

Passant : Jetez-y donc un coup d’Å“il !

D’un pas obéissant, le mendiant força alors le couvercle de la caisse puis réussit à l’ouvrir. C’est avec étonnement, le cÅ“ur rempli d’allégresse, qu’il découvrit que celle-ci était emplie d’argent.

Ce joli conte, que j’ai emprunté d’Eckhart Toll et réecrit, s’avère aussi être une parabole qui en dit long sur la cécité intérieure, dont l’individu peut parfois être tant la victime  que le coupable.  La cécité intérieure dépend de la volonté, la capacité, la perspicacité de chacun à ouvrir cette caisse. Tant que cette caisse intérieure subsistera fermée, ce sera autant de temps de privation de la quintessence de sa propre richesse. L’état de pauvreté se veut être d’abord et avant tout cette incapacité à contempler à l’intérieur de soi-même, à se libérer de sa persona et à accoucher de son Soi. Le moi demeure inhibé parce qu’il se défend contre ses propres processus intérieurs et se situe dans une situation de déplaisir telle, qu’il en vient à restreindre son champ de perception. Il demeure un autre élément qui restreint son champ de perception, c’est sa recherche de la jouissance incessante, c’est-à-dire la totale et absolue satisfaction durant un instant éphémère, de la pulsion cherchant le plus court chemin de son apaisement, c’est au passage, ce qu’entend Freud par pulsion de mort. Incessante, lorsque cette jouissance devient l’objet d’une polarisation constante, ce qui ne laisse plus le temps, ni l’envie d’aller focaliser son énergie sur son Soi, sur sa richesse intérieure, car le résultat attendu, requiert une énergie herculéenne ne pouvant rivaliser avec l’objet trouvant satisfaction dans des temps nettement plus records.

Il en est de même du mendiant qui n’a pas eu la présence d’esprit d’aller forcer l’ouverture de la caisse et qui durant plus de trente années, est resté assis sur un trésor insoupçonnable, préférant tendre de façon machinale sa casquette, car elle lui procure une satisfaction de l’instant, ou encore, laisse augurer une éventuelle satisfaction, plus tôt de regarder ce qu’il possédait.

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2 réponses à La jouissance et le temps présent.

  1. Javier - estime de soi dit :

    La cecité de nos capacités intérieures. C’est surprennant comme cela est vraie. On possède autant des ressources et on ne se rend pas compte de fois. Merci pour cette histoire.

  2. armand dit :

    Si vous souhaitez intervenir à la suite de cet article vous le pouvez, ou si vous souhaitez m’écrire ce sera avec plaisir que je vous répondrai.

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