Le trouble de la personnalité se définit comme la pérennité d’un comportement qui dévie remarquablement par rapport au mode culturel, dont l’expression est un envahissement du sujet assorti d’une certaine rigidité. Ce trouble peut apparaitre dès l’adolescence et à l’âge adulte engendrant chez le sujet une altération du fonctionnement et surtout une souffrance.
Le trouble de la personnalité narcissique peut ne pas apparaître avant l’âge moyen alors que la personne fait l’expérience d’un sentiment de perte de perspectives d’avenir ou affronte des limites personnelles.
Le DSM4 répertorie une dizaine de variante du trouble de la personnalité, nous en avons choisi un pour être traité : le trouble de la personnalité de type narcissique.
Le trouble de la personnalité de type narcissique se caractérise par un égocentrisme exacerbé. Le sujet revendique en permanence une attention qu’il estime pour lui vitale et indispensable à son «équilibre». Tout accomplissement cible l’objectif clair d’une reconnaissance de soi devant clairement être signifié par les autres. Ce qui signifie qu’il existe chez ses sujets, un besoin manifeste d’être admiré. C’est pourquoi, ils tentent de faire bonne impression forà§ant ainsi l’admiration des autres. Leur regard est entièrement centré sur eux-mêmes et sont indifférents aux autres et ont développé une hypersensibilité aux avis des autres.
Le type narcissique déborde d’imagination quant à ce qui peut être accompli pour être mis en valeur, à contrario, tout échec est particulièrement déroutant et mal vécu allant jusqu’à somatiser.
Son manque d’empathie, le rend peu enclin à identifier les sentiments et les besoins des autres. Il se montre souvent envieux des autres mais la haute opinion qu’il a de lui-même lui fait croire que ce sont les autres qui l’envient et le jalousent. Son attitude envers les autres se montre arrogante et hautaine.
Les troubles de la personnalité se présentent le plus souvent à un moment ou le sujet établit des relations d’adultes, accomplit des études, entreprend une carrière et se créent une vie. La manifestation de conduites inadaptées à l’environnement culturel pendant ce stade de l’existence peut avoir des répercussions la vie durant.
Des antécédents d’alcoolisme, de toxicomanie, de dysfonction sexuelle, de troubles anxieux généralisés, de trouble bipolaire, de trouble obsessionnel-compulsif, de trouble dépressif, de troubles de l’alimentation, de pensées suicidaires ou de tentatives de suicide accompagnent souvent les troubles de la personnalité.
Quelles sont les causes des troubles de la personnalité ?
Les troubles de la personnalité découlent probablement d’une conjonction d’événements du début de la vie, ou encore de facteurs génétiques et environnementaux. En principe, les facteurs génétiques contribuent à la base biologique de la fonction cérébrale et à la structure de la personnalité de base. Cette structure influe ensuite sur la façon dont la personne réagit et interagit devant les événements de la vie et l’environnement social. Avec le temps, chaque personne développe des modes distinctifs ou des façons particulières de percevoir son monde et de ressentir, penser, s’adapter et se comporter.
Bien que nos connaissances des corrélations biologiques possibles des troubles de la personnalité soient minimes, les personnes atteintes de ces troubles peuvent souffrir d’une déficience de régulation des circuits cérébraux rendant les émotions disfonctionnelles. Cette difficulté combinée à des facteurs psychologiques et sociaux tels l’abus, la négligence ou la séparation met la personne à plus grand risque de développer un trouble de la personnalité. De solides liens familiaux ou un réseau de soutien à l’extérieur de la famille, à l’école et dans la collectivité aident la personne à développer un sens d’estime de soi et de bonnes capacités d’adaptation. Les possibilités de croissance personnelle et de mise en valeur d’habiletés uniques peuvent améliorer l’image de soi d’une personne. Cet environnement soutenant peut offrir une certaine protection contre le développement d’un trouble de la personnalité.
Pour les personnes prédisposées sur le plan biologique, les principaux défis développementaux qui sont un aspect normal de l’adolescence et du début de la vie adulte – séparation de la famille, actualisation de soi et autonomie – peuvent s’avérer les facteurs qui précipitent le développement d’un trouble de la personnalité, ce qui peut expliquer pourquoi ces troubles apparaissent habituellement au cours de ces années.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, près de 2 % de la population mondiale seraient touchés par le trouble de la personnalité, à commencer par les femmes qui représentent près de trois cas de maladie sur quatre.
La personnalité antisociale
La personnalité antisociale est le trouble de la personnalité le plus fréquent et le plus étudié dans le contexte du jeu problématique. La personne qui en est atteinte peut sembler charmante, mais ce charme est superficiel. Elle inspire un certain malaise car elle n’hésite généralement pas à mépriser et à transgresser les droits d’autrui depuis un très jeune ge. Elle présente en outre les caractéristiques suivantes : violation de la loi, tendance à tromper par profit ou par plaisir, violence impulsive et incapacité de planifier, irritabilité et agressivité fréquente, mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui, irresponsabilité persistante, absence fondamentale de remords. Certains chercheurs influents (p. ex., Cleckley, 1976; Hare, 1983) définissent la personnalité antisociale de façon plus dynamique et psychologique.
Pour eux, les principales caractéristiques psychopathiques sont les suivantes (adapté de Gabbard, 1994) : charme superficiel, intelligence variable, absence générale de réactivité émotionnelle; rejet de toute responsabilité personnelle, manque de sérieux, absence de sincérité; absence de remords, de honte ou d’humanité, comme en témoignent de multiples rapports fondés sur l’exploitation ; antécédents de crimes multiples (plusieurs types d’activités criminelles, parfois violentes);manque de jugement, incapacité de planifier et de tirer la leà§on de l’expérience; interactions fondées sur le pouvoir et la manipulation plutôt que sur l’attachement.
En outre, la personne antisociale qui a « réussi » est plus susceptible d’avoir échappé à la justice et a tendance à présenter des caractéristiques narcissiques (délire de grandeur, comportement mégalomane, sentiment d’importance, besoin d’admiration, absence d’empathie) associées à des traits antisociaux (Kernberg, 1984).