L’apprentissage comme ralentissement à l’effet neurodégénératif

La notion de réserve cognitive, bien connue en neuropsychologie, rime avec l’efficience neuronale développée, lors de la réalisation de tâches diverses notamment permettant de compenser au moyen de stratégies cognitives alternatives, le phénomène naturel de sénescence, ou des lésions survenues, lors de pathologies neurodégénératives, ou encore de traumatismes ou plus récemment découvert, lors de l’apparition de tumeurs cérébrales.

Dit autrement, la réserve cognitive est intéressante dans la mesure où la neuroplasticité cérébrale, permet par élaboration compensatoire (neuronale), de constituer un jeu de bascule, face un dommage neuronal, notamment occasionné par le développement de tumeurs cérébrales. Ce sont les résultats d’une étude récemment publiée dans la revue Brain Communications (1).

Les apprentissages ainsi que les stimulations cérébrales en tous genres, ralentissent les effets neurodégénératifs. (2)

En effet, la croissance d’une tumeur au cerveau peut entraîner une réduction des capacités cognitives en impactant la mémoire, le langage, la capacité d’attention et le traitement visuo-spatial.

Les chercheurs ont évalué la réserve cognitive de patients à l’aide de paramètres indirects tels que le niveau d’éducation, la profession et leur environnement familial. Ceux-ci sont considérées comme fondamentaux, car ils permettent d’évaluer l’enjeu d’une exposition à l’environnement du système cognitif.

Cette étude a permis de mettre en évidence les faits selon lesquels, les patients dotés d’une réserve cognitive élevée aspirent à de meilleures performances neuropsychologiques que ceux munis d’une réserve cognitive plus réduite. Cela suggère que plus une réserve cognitive croît, plus elle compense les dommages neuronaux occasionnés par une pathologie cérébrale. En l’occurrence, elle aplanit le maintien des fonctions cognitives chez les patients atteints de tumeurs cérébrales, même en présence de lésions conséquentes.

L’étude a également permis d’observer que l’effet de la taille de la tumeur sur les performances cognitives était moins prononcé chez les patients avec une réserve cognitive plus élevée comparativement à d’autres dont la réserve cognitive est moindre. Cela suggère que la réserve cognitive prémuni les patients des effets délétères de lésions cérébrales occasionnées par des tumeurs. A l’instar, d’un réseau alternatif qui s’active, lorsque l’autre est en panne.

Des recherches supplémentaires s’avèrent nécessaire pour repérer davantage les mécanismes neuronaux au cœur de la neuroplasticité.

A partir de ces données, non des moindres, il peut être déduit que l’amélioration de sa propre réserve cognitive, consiste à : acquérir des apprentissages tout au long de son existence, afin de maintenir le plus longtemps possible et à haute fréquence l’activité du cerveau. Le recours à des activités mentales stimulantes telles que la lecture, les jeux d’évasion et les puzzles apportent également leurs lots de contribution. Sur le plan de l’hygiène de vie, la qualité et la quantité de sommeil sont à observer quotidiennement, la consommation d’une alimentation saine, la pratique quotidienne d’exercices physiques et enfin la pratique d’une bonne gestion de stress.


(1) Tomasino B, Rumiati R, De Luca M, et al. Cognitive reserve and individual differences in brain tumour patients. Brain Commun. 2023;5(1):fcab287.

(2) D V Buonomano 1, M M Merzenich Cortical plasticity: from synapses to maps

Taggé , , , , , , , , .Mettre en favori le Permaliens.

Les commentaires sont fermés.